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RDC : La marche ensanglantée de l’opposition

Marche réprimée de l'opposition

Victime de la police de Sylvano Kasongo

Pour contenir et étouffer dans l’œuf la première marche coordonnée des forces de l’opposition à Kinshasa, le régime en place en RDC, n’a pas lésiné sur les moyens, et a mis les petits plats dans les grands.

Engins d’eau chaude à foison, grenades lacrymogènes en veux-tu- en- voilà, déploiement des chiens policiers et escouades des policiers de toutes les unités présentes dans la ville, avaient pris leurs quartiers à la place Super Lemba à l’est de la ville, lieu retenu par les quatre leaders de l’opposition pour le départ de la marche pacifique, en dépit du dictat du Gouverneur de la ville qui voulait leur imposer un itinéraire de son choix.

Dès quatre heures du matin, toutes les voies d’accès à ce carrefour étaient placées sous haute surveillance policière et interdites d’accès, jusqu’à huit heures, heure prévue pour le début de la marche.

Police et armée en embuscade

Arrivés à bord de leurs véhicules, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata, et Martin Fayulu, avec des centaines de leurs partisans ont quand-même réussi à investir la place malgré un dispositif rédhibitoire de la police, à laquelle venait de se joindre un convoi de la police militaire muni des armes létales.

Les forces de police et de l’armée pour réprimer la marche pacifique de l’opposition congolaise

Tout le décor était alors planté pour un combat mano-a-mano avec l’appareil répressif du régime en place. Au déluge des gaz lacrymogènes, et des bastonnades indiscriminées des manifestations, se sont vites mélangées des tirs à balles réelles, mettant un terme à toute velléité de résistance de la part des manifestants.

Le député provincial de Kinshasa Mike Mukebayi interpellé par la police

Bilan à mi-parcours de cette sorte de bataille urbaine : de nombreux blessés, dont certains graves, des dizaines de manifestants interpellés, et le véhicule de l’opposant Moïse Katumbi troué par une balle qui a blessé l’un de ses gardes. Un député provincial de Kinshasa Mike Mukebayi, reconnu par le pouvoir comme un fort en gueule, a été brutalement interpellé par la police et transporté comme un vulgaire sac d’arachide dans un fourgon de police, avant d’être relâché deux heures après.

La marche pacifique a certes été étouffée dans l’œuf par le pouvoir en place, mais l’opposition semble pourtant avoir obtenu ce qu’elle était venue chercher dans les rues de Kinshasa : une plus grande visibilité populaire pour elle, et la preuve que derrière le verni démocratique du régime Tshisekedi, se cachent peut-être, des relents d’une dictature qui ne dit pas son nom…Lire aussi: Marche pacifique de l’opposition : le pouvoir s’est engouffré dans le panneau – Infocongo

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