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Entre Kinshasa et l’EAC, la fin de l’idylle ?

Général Jeff Nyagah de l'EAC

Général Jeff Nyagah de la force régionale de l'EAC

Entre le régime en place à Kinshasa et les forces d’interposition de l’Est African Community (EAC) déployées dans l’est du pays, plus précisément au Nord-Kivu et dans l’Ituri, rien ne sera plus comme avant.

La démission fortement médiatisée vendredi du Commandant des opérations des forces de l’EAC le général kenyan Jeff Nyagah, sonne comme une cassure dans la relation de confiance qui était supposée régner entre le gouvernement congolais et les troupes de l’EAC déployées dans la partie est de la Rdc.

Dans la lettre de démission du général kenyan qui circule dans les réseaux sociaux, ce dernier ne s’empêche pas d’écorner au passage le gouvernement congolais qui, selon lui, ne s’acquitterait pas des frais administratifs du Secrétariat général de l’EAC à Goma, notamment en ce qui concerne le paiement des loyers, de l’eau et de l’électricité, oubliant aussi de payer les salaires des personnels d’appoint locaux.

Général Jeff Nyagah

Le galonné kenyan va même plus loin, en faisant état des menaces sécuritaires sur sa propre personne, causées toujours selon lui, par des « mercenaires », qui sont allés jusqu’à instaurer une surveillance physique et par drone de son ancienne résidence. A tout cela, dit-il, se serait ajouter une campagne médiatique contre sa personne.

Dès le départ, la nouvelle du déploiement des forces de l’EAC à l’est de la Rdc, était inscrite sur fond d’un malentendu permanent. Alors que les autorités de Kinshasa annonçaient avec fanfare et trompette que les troupes kenyanes, burundaises, ougandaises et Sud-Soudanaise venaient combattre les rebelles du M23, les déclarations en provenance des capitales des pays contributeurs des troupes assuraient plutôt le contraire, se disant venir plutôt en mission de paix et d’interposition entre les belligérants congolo-congolais.

Un malentendu qui semble persister jusqu’à ce jour, au point de pousser certains analystes, à penser que le régime en place à Kinshasa, s’était fait proprement rouler dans la farine.

Pris en étau entre une opinion congolaise vent debout contre les troupes de l’EAC accusées de complaisance, voire de complicité avec les rebelles du M23, et l’inefficacité présumée des forces étrangères déployées à l’est du pays, le gouvernement congolais se sent comme assis entre deux tabourets, et semble impuissant à développer un discours rassurant vis-à-vis de sa propre opinion interne, et de ses partenaires de plus en plus encombrants. Lire aussi: La force régionale de l’EAC fait le point sur son premier mandat – Infocongo

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