D’intenses combats ont fait rage lundi entre les FARDC et les terroristes du M23 dans la région de Kitshanga, au Nord-Kivu, en dépit des recommandations du dernier sommet de l’Union Africaine (UA).
« Il y a des affrontements depuis 05H00 du matin avec le M23 », dans la région de Kitshanga en direction de Mweso, dans le Masisi, à une centaine de km au nord-ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a indiqué une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
Selon Toby Kahangu, un responsable de la société civile locale, le M23 était lundi à Muhongozi, à environ 3 km de Mweso, localité située sur l’une des routes principales du Masisi, un territoire fertile et riche en minerais.
« Ce sont des rebelles, ils ne se soucient pas des histoires de sommets », commente ce responsable, en référence aux rencontres qui se sont tenues en fin de semaine à Addis Abeba.
Avant le dernier sommet de l’Union africaine (UA), tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), réunis vendredi 17 février, ont de nouveau appelé à « un cessez-le-feu immédiat » et demandé un « retrait de tous les groupes armés d’ici le 30 mars » dans l’est de la RDC.
Des résolutions jamais appliquées
« De sommet en sommet, à Luanda, Nairobi ou Bujumbura, des résolutions sont prises et jamais appliquées », dit également, désabusé, Gentil Sonny Mulume, militant du mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement), à nos confrères de l’AFP.
« Nous ne voyons aucune lueur d’espoir… On continue à distraire le peuple congolais et à rouler le chef de l’État » Félix Tshisekedi, ajoute-t-il.
Le M23, (Mouvement du 23 mars), est un groupe armé identifié comme terroriste par le gouvernement congolais. Il est soutenu par le Rwanda, et a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.
En effet, Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette force négative, ce qui est corroboré par des experts de l’ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende. Le M23 s’est emparé de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu’à présent, ont été lancées, notamment par l’EAC, qui a créé une force régionale censée s’assurer du retrait du M23 des positions conquises depuis un an.
Cependant, comme la mission des Nations unies, accusée d’inefficacité face aux nombreux groupes armés qui sévissent dans l’est de la RDC depuis près de 30 ans, cette force régionale est de plus en plus critiquée par la population. Lire aussi :