Pour le Président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, le temps semble à l’orage. Des nuages sombres qui présagent un mauvais temps ne cessent de s’accumuler sur la tête de celui qui ne cesse de se prévaloir d’être à la tête de la plus grande force politique de la majorité de l’union sacrée.
Il y a environ deux mois, le Président national de l’AFDC qui pèse au bas mot près de 70 élus dans les institutions nationales et provinciales, et qui a proclamé son soutien inconditionnel à l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi pour un second mandat, assistait impuissant, à la déchéance d’un de ses cadres, l’ancien ministre de l’économie au cours d’une plénière à l’Assemblée nationale.
Et voilà que la semaine dernière, un candidat désigné par lui comme juge constitutionnel, s’est fait proprement retoquer au cours d’un Congrès convoqué sur demande du Président de la République, et présidé par lui-même Modeste Bahati. Un congrès où il a d’ailleurs failli se faire lyncher par un groupe de députés et sénateurs qui criaient “mort au voleur” dans l’enceinte même de la salle des congrès.
Pour la plupart des analyses à Kinshasa, cette succession des malheurs sur la tête de Modeste Bahati, est un signe qui ne trompe. Pour ceux qui connaissent désormais le modus operandi du régime en place quand il faut amener un cacique gênant à l’échafaud, la situation de Modeste Bahati n’étonne que partiellement.
Accueilli en enfant prodigue lors de sa transhumance politique du FCC à l’union sacrée, Bahati avait été de toutes les messes, où se dessinaient le futur de la nouvelle majorité. Nommé informateur du premier Gouvernement de la majorité, il avait raté de peu le poste de Premier ministre, avant d’atterrir sur le strapontin de speaker de la Chambre haute, où il a multiplié les gestes d’allégeance au Chef de l’Etat et à son régime.
Mais apparemment, cela ne suffit plus à calmer la défiance des vrais tenants du régime à son endroit. L’entourage du Président Félix Tshisekedi lui-même reproche tour à tour sa supposée perfidie, sa boulimie du pouvoir qui le rendrait insatiable dans le positionnement de ses hommes dans les institutions, et des prétendues ambitions cachées contre les intérêts politiques du Chef de l’Etat.
Depuis ce lundi, circulent déjà sur les réseaux sociaux des rumeurs d’une pétition exigeant sa déchéance à la tête du Bureau du Sénat. Une pétition qui aurait déjà recueilli 36 signatures. Ce qui est sûr dans cette nouvelle saison dans la tumultueuse union sacrée, est que les prochaines semaines risquent d’être riches en rebondissements. Lire aussi: Union sacrée : Modeste Bahati accusé de trafic d’influence dans le choix des candidats Gouverneurs
Lolo Luasu B.