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Nord-Kivu : le CDE appelle le gouvernement à exonérer les entrepreneurs locaux de certaines taxes pour protéger la production locale

Dans la province du Nord-Kivu, le Centre pour le développement des entreprises, CDE, a réuni différentes personnalités venues de de Goma, Masisi et Nyiragongo pour échanger sur la résilience économique des déplacés internes en République démocratique du Congo (RDC), mardi 22 mars 2022 à l’hôtel cap Kivu à Goma.

Les participants ont examiné les risques des grandes opportunités sur lesquelles la RDC a adhéré, comme la Zone de libre-échange africaine continentale et l’adhésion de la RDC dans l’East African community.

Le CDE estime qu’il serait mieux que la RDC facilite un bon climat des affaires, réhabilite les routes de desserte agricole et aussi exonère les entrepreneurs locaux de certaines taxes pour protéger la production locale.

Cet atelier intervient quelques jours après des recherches dans les territoires de Masisi, Nyiragongo et dans la ville de Goma, où le CDE a trouvé beaucoup de déplacés qui vivent et mènent leur vie dans la communauté après la fermeture de plusieurs camps de déplacés au Nord-Kivu.

L’objectif de ces recherches était de comprendre comment les déplacés vivent après la fermeture de leurs camps d’accueil.

Comment vivent les déplacés après fermeture des camps

Pour Espoir Bindu, Directeur du CDE, ce qui est horrible, est qu’il y a des déplacés qui ne se sont pas encore retrouvés sur le plan de la résilience économique, car jusqu’à présent ils constituent une couche la plus pauvre de la population congolaise.

« Dans les milieux urbains, ce sont les anciens déplacés qui vivaient dans les camps et les quartiers populaires les plus pauvres, à tel point que nous allons voir qu’ils sont même parmi les sources de l’insécurité, parce qu’ils n’ont rien à faire. Ils n’ont pas d’activités économiques, et pour certaines personnes qui veulent entreprendre ça devient un très grand soucis avec les restrictions et des taxes du gouvernement », déplore-t-il.

Les recherches menées par le Centre de développement des entreprises à Masisi, Nyiragongo et Goma, prouvent que plus de trente déplacés affirment qu’ils ne peuvent pas rentrer dans leur village natal vu les conflits qui persistent.  Malgré une petite sécurité, il y a des conflits fonciers, familiaux, coutumiers qui font qu’ils ne rentrent pas dans leurs villages.

Il a été remarqué que le gouvernement ne tient pas compte de toutes ces personnes. Il pense que ce sont seulement les gens qui ont choisi de vivre dans la ville.

Au-delà de cette recherche, le CDE s’est aussi penché sur la production locale des entrepreneurs locaux.

Plusieurs défis à relever

Il y a des déplacés qui sont devenus des entrepreneurs, mais aussi des entrepreneurs au niveau local qui continuent à innover avec des produits, des micro-entreprises. Mais le plus grand problème qui persiste c’est le fait que le gouvernement ne sait pas jusqu’à présent promouvoir la production locale.

Au-delà de ça, s’ajoute le mental de la population qui préfère acheter des produits étrangers plutôt que les produits locaux. Certains estiment que les produits locaux sont chers, oubliant la qualité aussi qui doit faire la différence.

Espoir Bindu appelle le gouvernement congolais à travailler pour la facilitation d’un bon climat des affaires.

Et aux entrepreneurs locaux de travailler beaucoup plus sur leur marketing, convaincre les grands opérateurs économiques à consommer les produits locaux.

Amour Imani Christian

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