Le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix est allé se rendre compte des violences perpétrées par les groupes armées à l’encontre des civils dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri.
Ces violences devenues quotidiennes ont provoqué des dizaines de milliers de nouveaux déplacés. Sur place, le numéro 2 de l’ONU a échangé avec quelques déplacés qui se sont rapprochés de la base temporaire de la Monusco à Roe pour leur sécurité. C’est le cas de Jeanne, dont le mari a été tué l’année dernière dans une attaque de miliciens sur leur village. Ne sachant où aller, elle et ses sept enfants ont trouvé refuge près de la base de la Monusco.
D’autres, par milliers, se sont regroupés autour de l’héliport aménagé sur une colline. Ils espèrent que l’arrivée de la délégation de l’ONU améliorera leurs conditions.
« Les femmes d’ici ne demandent qu’à être protégées. Quand nous allons au champ, les miliciens nous violent ; même aller puiser de l’eau est devenu un problème. Tout ce que nous demandons, c’est de pouvoir reprendre notre vie d’avant ; que nos enfants puissent aller à l’école et qu’on puisse reprendre nos activités dans la paix. »
Sur ce site autour de la base Monusco, on dénombre plus de 75 000 personnes se sont regroupées là en quête de sécurité. Mais, l’aide humanitaire y est insuffisante reconnait Jean-Pierre Lacroix, pour qui la réponse à cette crise sécuritaire doit aller au-delà de l’action militaire. « On l’a déjà dit. Il ne faut pas qu’il y ait l’impunité. Il faut que les solutions durables soient trouvées pour que ces personnes rentrent chez elles. C’est ce qu’elles souhaitent », a-t-il déclaré.
Le ministre congolais de la Défense Gilbert Kabanda, qui a aussi fait le déplacement de de Djugu, a rappelé la détermination du gouvernement : « On ne peut pas venir ici pour laisser la situation dans le statu quo. Si on est là, c’est pour qu’il y ait un changement. » Le patron de la défense RD Congolaise a promis l’installation d’un hôpital militaire dans les prochaines semaines. Lire aussi: Ituri : les 60 victimes de massacre de Codeco enterrées dans une fosse commune en l’absence des autorités nationales et provinciales
