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RDC : Lamuka, CALC et Milapro initient le FCC à l’opposition

Néhémie Mwilanya

Le FCC et le PPRD ont eu leur baptême de feu en tant que membres de l’opposition, en descendant dans la rue ce samedi 13 novembre à Kinshasa. En effet, à l’appel du Bloc patriotique, des milliers de personnes ont marché ce samedi à Kinshasa dans le calme pour exprimer leur mécontentement face à la situation sociale de la population et ont appelé le pouvoir du président Félix Tshisekedi à dépolitiser la commission électorale.

Et comme pour concrétiser ce baptême une pluie fine s’est invitée à cette marche, encadrée par la police, a été organisée à l’appel des laïcs catholiques et protestants pour exiger « la dépolitisation » de la stratégique commission électorale indépendante (CENI). Lire aussi: Dépolitisation de la CENI : carton plein pour les opposants au régime dans les rues de Kinshasa

Tous “anonymes”

Et une première lors d’une manifestation de cette envergure, les organisateurs avaient demandé la veille aux responsables politiques désireux de participer à la marche de ne pas afficher leur appartenance.

Les manifestants scandaient des slogans en faveur de l’éducation des enfants ou du bien-être social. « Trop c’est trop », « non à la CENI politisée », « nous voulons que les enfants étudient comme il faut », « nous voulons que les enseignants soient payés », pouvait-on lire sur des banderoles.

Seth Kikuni, candidat malheureux à la présidentielle de 2018

Notons que plusieurs hauts responsables du régime Kabila ont pris part à la manifestation notamment l’ancien président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, tout comme l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala ou encore l’ancien ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary. Les partisans de l’opposant Martin Fayulu ont également manifesté, tandis que Adolphé Muzito se faisait représenter par son épouse et les membres de son parti.

Réactions des nouveaux opposants

La sénatrice Francine Muyumba dans la marche

Les nouveaux opposants n’ont pas manqué de réagir durant la marche, comme la sénatrice FCC, Francine Myumba : « Parce qu’ils ne respectent pas les lois fondamentales, parce qu’ils ne veulent pas construire la nation, parce qu’ils prennent la voie de la dictature, refusent le consensus, parce que l’avenir de nos enfants est en danger, nous sommes aujourd’hui tous dans la rue contre ces abus ».

De son côté, le secrétaire permanant du PPRD, ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Emmanuel Shadary a déclaré : « C’est la marche pour le changement. Nous avons commencé aujourd’hui et nous allons continuer jusqu’à ce que les incompétents comprennent que le peuple veut se prendre en charge. Des incompétents pareils, des microbes politiques. La dictature que nous n’avons jamais connue, une dictature qui dépasse celle de Mobutu », a-t-il déclaré, poursuivant : « Nous demandons que les choses changent. Nous demandons du changement partout. A la CENI, le RAM, il y a trop de morts dans l’Est du pays où il a installé l’état de siège ».

Emmanuel Ramazani Shadary

Ce proche de Joseph Kabila s’est montré également très hostiles aux voyages à l’étranger de Félix Tshisekedi : « Nous demandons qu’il cesse de voyager. Qu’il s’occupe du peuple. Malheureusement, c’est un dictateur. Nous avons commencé avec les marches. Nous irons jusqu’à la fin pour obtenir ce changement ».

Raymond Tshibanda refuse la dictature

Autre cadre du FCC, Raymond Tshibanda, ancien ministre des Affaires étrangères s’exprimant devant la foule très mobilisée malgré la pluie, le coordonnateur de la cellule de crise du front commun pour le Congo de Joseph Kabila, a indiqué que sa famille politique ne laissera personne instaurer la dictature dans ce pays où il y a eu un homme, jeune de son état qui s’est battu jour et nuit pour faire assoir la démocratie.

Raymond Tshibanda

« Nous n’allons pas accepter la dictature. Nous nous sommes battus pour la démocratie. Nous n’acceptons pas de reculer. Nous n’avons pas de place pour la dictature dans ce pays. C’est pour cela que nous sommes sortis pour dire non. Nous refusons la CENI avec Kadima. Ce n’est que le début. Nous ne nous arrêterons qu’après avoir obtenu ce que le peuple veut. Nous avons marché dans la paix et nous allons rentrer dans la paix. »

D’autres groupes de manifestants appelaient au retour au pouvoir de l’ancien président Joseph Kabila qui a gouverné la RDC de janvier 2001 à janvier 2019.

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