Les habitants de dix quartiers de la ville de Goma ont commencé à évacuer leurs habitations depuis les premières heures de ce jeudi 27 mai, sur instruction du Gouverneur militaire Constant Ndima.
Selon le dernier rapport des scientifiques livré par les autorités locales, il existe de fortes probabilités d’une présence de magma volcanique sous le sol des quartiers évacués, qui font craindre une nouvelle éruption sur terre ou sur le lac Kivu.
Les quartiers évacués se trouvent tous sur la ligne de coulée de lave en cas d’une nouvelle éruption.
Mais bien avant l’activation de plan d’évacuation, les secousses sismiques ont obligé nombreuses personnes à quitter la ville volcanique. Ce jeudi matin, le port de Goma est envahi par une foule immense en quête de bateau pour traverser jusqu’à Bukavu. Une autre partie, la majorité de la population a pris la route en direction de Sake, dans le territoire de Masisi.
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Trafic suspendu sur le lac Kivu entre Goma et Bukavu
Cependant, les autorités provinciales du Nord-Kivu ont décidé de suspendre la traversée du lac Kivu de Goma vers Bukavu. Elles craignent notamment les accidents sur le parcours. Les bateaux qui avaient déjà quitté Goma tôt le matin vont accoster, alors que les autorités du Sud-Kivu viennent d’être informées de la décision du gouverneur du Nord-Kivu d’interdire tout trafic sur le lac Kivu « jusqu’à nouvel ordre ». « Les voyages entre les villes de Goma et Bukavu via le lac Kivu sont suspendus », mais la voie terrestre (RN3) reste ouverte et un poste de contrôle a été installé à Minova (Sud-Kivu). « Il faut contrôler pour éviter des infiltrations des personnes armées. Il y a aussi des aspects sanitaires », a dit le gouverneur.
Sur le plan organisationnel, les autorités congolaises semblent complètement dépassées, comme se plaint cet habitant de Goma : « Avant de demander aux populations de quitter leurs quartiers, l’Etat a prévu quoi comme moyen pour évacuer la population ? C’est comme ça que les enfants sont kidnappés, certains vont perdre leurs biens, et bien d’autres cas seront là. »
Toutefois, ceux qui sont arrivés à Bukavu sont dans des familles d’accueil. Des sites ont été également identifiés à Bukavu par les autorités provinciales en cas d’arrivée massive des habitants de Goma.