Dans la ville de Goma sinistrée, la population abandonnée à elle-même, a décidé de passer la nuit à la belle étoile, les maisons, du moins celles qui ont résisté aux secousses sismiques, étant devenues moins sûres, à cause des répliques qui se répètent quasiment toutes les vingt minutes.
Un quart de la ville manque d’eau et d’électricité, après la destruction de la grande citerne de 500.000 litres qui desservait au moins 500.000 habitants de la ville. Des ONGs internationales, notamment la Croix rouge internationale, l’Unicef, Ocha et le PAM, ont annoncé lundi le début d’un programme de secours d’urgences pour parer à d’éventuelles épidémies qui se nourrissent de carence d’eau, comme le choléra, sans compter la malnutrition qui risque de pointer son nez, au regard de la coupure des principales routes de ravitaillement.
Les dégâts collatéraux
Dans la périphérie de la ville, des localités comme Kibati, Buhene, où on a dénombré des corps calcinés et au moins 600 maisons détruites par la coulée de lave, sont en train de se vider de leurs habitants, puisqu’après les ravages de la lave, on a commencé à y mourir de l’inhalation des gaz de souffre provenant des amas de laves non séchées. Selon de nombreuses indications recueillies dans la journée de lundi, plus d’une dizaine de personnes aurait succombé par asphyxie.
Les autorités provinciales et l’équipe gouvernementale dépêchée de Kinshasa, semble encore être à l’étape de l’évaluation des dégâts qui continuent d’ailleurs à s’accumuler d’heure en heure, au regard des secousses telluriques qui se succèdent depuis dimanche. On parle d’une allocation matérielle et financière à l’observatoire volcanique, qui se trouvait presque à l’abandon, de la fermeture de l’aéroport, d’un arrêt momentané de la navigation sur le lac, de la visite aux familles sinistrées, et d’assistance aux formations médicales.
Récupération politique
En fait, comme à l’accoutumée, beaucoup de bruits pour pas grand-chose. Toujours comme à l’accoutumée, sans le dire à haute voix, l’Etat congolais attend secrètement que la communauté internationale par le biais de ses relais que sont les ONGs humanitaires, fasse le sale boulot à sa place, quitte à toutes ces excellences, de s’afficher, sourires aux lèvres et caméras braquées, devant les citernes remises en l’état avec les moyens des autres, ou devant des rues nettoyées des laves, et proclamer à tous les azimuts, qu’elles travaillent pour le bien-être du peuple. Et ainsi, jusqu’à la prochaine catastrophe…Lire aussi: L’Union européenne aux chevets du gouvernement dans la gestion de la catastrophe humanitaire de Goma