Annoncée successivement pour jeudi22, puis pour vendredi 23 avril à l’Assemblée nationale, le débat sur le Programme du Gouvernement, préalable à l’investiture de l’équipe Sama Lukonde, pourrait au finish, ne plus avoir lieu cette semaine.
Jeudi soir, le Rapporteur du Bureau de l’Assemblée nationale, a fait savoir que ce débat pourrait ne pas avoir lieu ce vendredi, « pour des raisons techniques », notamment, la duplication du texte de ce programme, qui doit être distribué aux députés 48h00 avant la tenue de la plénière y afférente. Un argument qui laisse les observateurs quelques peu perplexes, quand on sait que la remise de ce document au Président du Bureau de l’assemblée nationale a eu lieu depuis lundi dernier, ce qui laissait largement le temps aux services de la Chambre basse pour sa duplication.
La publication du Gouvernement Sama Lukonde la semaine dernière a créé comme une sorte de gueule de bois du côté d’un grand nombre des sociétaires de l’union sacrée, qui pour des raisons diverses, n’y ont pas trouvé leurs comptes. 138 d’entr’eux, 200 selon d’autres sources, des députés pour la plupart, ont même soumis un mémo au Président de la République Félix Tshisekedi, pour des correctifs qu’ils jugeaient nécessaires avant toute éventuelle investiture.
En dépit des démentis qui ont suivi la prise de position des mécontents, ainsi que d’autres déclarations de fidélité et de loyauté à la maison union sacrée, le malaise est resté latent dans les couloirs du Palais du peuple.
Et voilà que mercredi dernier, sous prétexte des massacres dont sont victimes les congolais de l’est, les élus de l’Ituri, suivis immédiatement de ceux de toutes les provinces de l’est et du nord, laissaient entendre qu’ils suspendaient jusqu’à plus ample informé, leur participation à toutes les activités parlementaires. Tout cela à la veille de la plénière destinée au débat du programme du Gouvernement Sama Lukonde…
Ce jeudi, on apprenait par ailleurs qu’au niveau de la Chambre haute, les sénateurs issus des mêmes provinces, ont emboîté le pas à leurs collègues de la Chambre basse.
On apprenait aussi mercredi dernier, qu’un élu FCC, le nommé Willy Bolio, de Bolobo dans le Mai-Ndombe, se promenait dans la ville avec une motion de défiance contre le Président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso Nkodia Mpuanga, avec déjà 125 signatures à son actif. De quoi perturber la sérénité dans un hémicycle appelé à débattre sur l’investiture d’un Gouvernement, par ailleurs contesté par une bonne frange de sa propre majorité.
Les députés frondeurs qui ont déserté la salle des Congrès pour cause de massacres à l’est, viennent de toutes les parties du spectre politique, et risquent, s’ils persistent dans leur attitude, de creuser un trou béant dans le processus de vote de l’investiture du Gouvernement, si pas dans l’obtention du quorum requis pour voter l’investiture.
Par ailleurs, même si, avec ses seuls 150 élus nationaux, le FCC, porteur de la motion anti-Mboso, ne constitue pas une menace immédiate pour la survie du Bureau, rien n’indique que les « députés-mutins » de l’union sacrée, poussés par esprit de vengeance, ne se résignent à donner un coup de mains aux « résistants » FCC, dans leur sale besogne. Lire aussi: L’investiture du Gouvernement fixé au lundi 26 avril
