Comme cela est devenu une habitude chaque fin de semaine depuis bientôt 2 mois, une énième rumeur a couru les réseaux sociaux ce samedi, sur l’imminence de la sortie du Gouvernement du Premier ministre Sama Lukonde.
Pour faire nouveau, certains thuriféraires du régime, ont cette fois-ci, ajouté à leur post une photo du Chef de l’Etat assis à son bureau de travail, en train de parapher quelques feuilles de papier, avec ce commentaire : le Président a signé la composition du Gouvernement. Sortie imminente ce soir ou demain. Et comme source, un proche Conseiller du Chef de l’Etat.
C’est depuis mi-février que cela dure, et que le Premier ministre nommé, Jean-Michel Sama Lukonde continue à se tourner les pouces, après avoir consulté tout ce que le pays compte comme “forces vives”, et édicté ses critères dans le recrutement des futurs ministres. Mais depuis lors, il est devenu aphone, se contentant de quelques audiences soporifiques accordées à des diplomates étrangers, dans sa douillette suite de l’Hôtel du Fleuve, à 5.000 dollars la nuitée.
De l’espoir au désenchantement
Les acteurs politiques congolais eux, ont fini par ne plus accorder le moindre crédit à ce Premier ministre pour leur futur immédiat, et commencent déjà pour certains, à le ravaler au niveau d’un simple Administrateur-délégué d’une entreprise, embauché juste pour son cv, mais coiffé par un Conseil d’administration, qui lui dicte ce qu’il doit faire, les genres des personnels qu’il devra embaucher, comment il devra gérer l’entreprise, et à qui il aura à rendre des comptes.
Il y a quelques semaines, quand quelques acteurs politiques restés en dehors de la nouvelle dynamique, avaient qualifié le Premier ministre de simple Premier Commissaire d’Etat, et donc de simple Coordonnateur d’un exécutif sur lequel il n’avait aucune emprise, le nouveau monde politique avait fait chorus, pour crier à la jalousie, voire à la haine.
Mais voilà qu’au fil des semaines, le Gouvernement attendu ne cesse de se faire attendre, sans que du côté du Premier ministre, ne nous parvienne un seul mot d’explication, alors que les raisons, plus invraisemblables les unes que les autres, nous sont données par des thuriféraires appointés du régime en place.
A la place du formateur désigné du Gouvernement dit des “warriors”, on a vu surgir une guerre de certains caciques du régime, qui se sont érigés en recruteurs des ministres, chacun selon ses propres critères et affinités.
Désormais, on aura beau dire ou penser, il n’en reste pas moins évident, que Jean-Michel Sama Lukonde, est et sera un Premier ministre démonétisé, avant même sa mise en circulation. Il sera à la tête d’un Gouvernement sur lequel il risque de n’avoir aucune maîtrise, et dont les membres les plus influents auront chacun son propre agenda.
Cap sur 2023
Les acteurs les plus avisés de la chose politique nationale, politiques, acteurs de la société civile, diplomates, les partenaires extérieurs, ne s’y trompent plus sur le futur de ce futur Gouvernement qui ne cesse de jouer les prolongations. Tout ce monde ne voit et ne pense désormais que l’après-Sama Lukonde, c’est-à-dire, aux prochaines échéances électorales. C’est ce qui explique leur empressement à voir les institutions actuelles accélérer les réformes électorales. Quant au reste, ils ont déjà fait une impasse sur les gesticulations politiques en cours.
