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A l’Union sacrée, tous les adhérents sont égaux, mais certains sont plus égaux que les autres

Sama Lukonde et Moise Katumbi

Le Premier ministre Sama Lukonde et Moise Katumbi

Au fur et à mesure que les jours s’égrènent, que le Gouvernement joue aux prolongations, et la bataille pour y entrer devient de plus en plus sanglante, des groupes se forment au sein de l’union sacrée, semblables à des syndicats d’intérêt politique.             

Alors que depuis la fin officielle des consultations, la salle d’attente du Premier ministre Sama Lukonde est désertée de ses visiteurs empressés, l’attention du gotha politique congolais semble se tourner vers des faiseurs de rois de l’ombre, qui s’activent dans l’informel, chacun avec plus ou moins d’efficacité, selon sa proximité physique ou politique avec le Président de la République, désormais seul maître du temps et des prébendes. 

Drôles de rumeurs…

Ces derniers jours dans la ville haute à Kinshasa, circulent des rumeurs non vérifiées des Gouvernements parallèles qui seraient en préparation dans certains laboratoires de l’ombre, sur les hauteurs de Ma Campagne, et du côté de Limete, dans le Quartier mal famé de Kingabwa. 

Du coup, les actionnaires politiques de l’Union sacré, qui manquent peut-être de tout, sauf d’un flair politique aiguisé par des années de pratique, ont vite senti le coup, et se sont mis sur ces nouvelles pistes, délaissant au passage, le Premier ministre avec ses critères que d’aucuns estiment irréalistes, et en déphasage avec l’air du temps. 

Face à la nouvelle réalité, il se distinguent actuellement plusieurs loges parmi ceux de l’Union sacrée qui ne jurent que sur leur présence au futur Gouvernement. Du côté des ex-FCC, deux camps antagonistes ont émergé.

FCC “emblématiques”

Le premier, regroupe ceux que l’on peut qualifier des “emblématiques”. Un camp qui regroupe autour de Jean-Charles Okoto Lolakombe, des élus, des anciens élus et des personnalités dites “indépendantes”, qui ne représentent souvent que leur seule personne, avec pour certains, les casseroles mobutistes et kabilistes qu’ils traînent derrière eux. On y trouve aussi des ministres sortants qui refusent obstinément de sortir, comme Willy Bakonga, Pius Mwabilu et autres. Ce groupe a comme principal sponsor et protecteur, le Haut Conseiller du Chef de l’Etat, Kitenge Yezu.           

Toujours dans ce groupe des transhumants FCC, il y a le sous-groupe des députés lambda qui, n’ayant pas de connexion directe avec le sommet du pouvoir, s’accrochent aux basques du puissant Président ai de L’UDPS, et désormais 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund.

Au plus fort de la bataille contre le FCC, c’est lui, Jean-Marc Kabund, qui avait la tête de la croisade pour le débauchage des députés présents à l’hémicycle, donnant des gages aux uns et autres, leur assurant des lendemains qui chantent. On raconte que lui aussi, est occupé à confectionner sa liste des ministres, sans nécessairement tenir compte des avis et considérations du Premier ministre.           

Tout seul…comme un grand

A côté, il y a évidemment des personnalités comme Lambert Mende Omalanga, politiquement incompatible avec Jean-Charles Okoto, pour des questions de leadership au Sankuru, et qui négocie un positionnement en solitaire, comme un grand, seul avec son groupe CCU. 

Puis viennent les adhérents Vip, comme Moïse Katumbi et son Ensemble, et Jean-Pierre Bemba et son MLC, qui eux, jouissent d’un statut d’hôtes de marque, et sont directement reçus au Palais, où leurs exigences sont traitées à l’abri des oreilles indiscrètes des autres adhérents. 

Enfin, vient le groupe de Bahati Lukwebo, traité lui en partenaire privilégié, à qui rien ne semble refusé, après premier couac vite réparé, dans le casting de la Primature. Lire aussi: Union sacrée : le difficile accouchement d’un Gouvernement fait de bric et de broc

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