La manifestation pacifique anti-covid-19 organisée mardi 12 janvier, par les étudiants et élèves de Bukavu, qui réclamaient la reprise des cours, suspendus par les autorités du pays, au mois de décembre 2020, pour faire face à la propagation de la pandémie de coronavirus, a été sévèrement réprimée par la police. Lire aussi: Sud-Kivu : les étudiants mettent en garde le comité multisectoriel de riposte contre la covid-19
Plusieurs journalistes ont été agressés et y ont perdu leurs matériels de travail, dont des téléphones portables, des appareils photo et dictaphones. Les plus malheureux se sont retrouvés à l’hôpital, blessés.
En réaction à ces brutalités policières, des associations de défense des droits de l’homme sont montées au créneau pour fustiger cette atteinte à la liberté d’expression et de manifester.
C’est le cas de l’ONG Journaliste en Danger (JED) qui dit être profondément choqué par des agressions commises, par un groupe de policiers à l’encontre de plusieurs journalistes de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, qui couvraient une manifestation des étudiants des diverses institutions universitaires qui réclamaient la reprise des cours, suspendus par les autorités du pays, au mois de décembre 2020, pour faire face à la propagation de la pandémie de coronavirus.
Plusieurs journalistes agressés pendant la couverture d’une manifestation anti Covid-19
Parmi les journalistes victimes, on cite Jérémie Matabaro (Journaliste Radio Canal futur), Prince Cikala (Cameraman Focus Congo), Bertin Buloza (journaliste laprunelle.rdc.info), Emmanuel Dewar Chuma (journaliste Radio Ngoma ya mataifa) et Claude Musengero (Journaliste kivuavenir), tous ces professionnels des médias ont été, violemment agressés et leurs matériels de travail confisqués par un groupe de policiers, déployés pour réprimer cette manifestation des étudiants.
Le correspondant d’infocongo.net, Gloire Ushindi, s’en est tiré traumatisé avec des égratignures.
Journaliste en Danger (JED) condamne ces attaques policières, devenues de plus en plus endémiques en RD Congo malgré les discours de bonnes intentions du nouveau régime.
Pour JED, il est déplorable que les professionnels des médias soient contraints de travailler dans la crainte d’être agressé lors de la couverture des manifestations publiques. L’ONG demande aux responsables de la police de Bukavu de condamner publiquement ces actes de violence contre les journalistes et de tout mettre en œuvre pour que cela ne se reproduise plus.
Le bureau urbain de la société civile indigné
De son côté, Jackson Kalimba président du bureau urbain de la société civile de Bukavu a fait savoir que la liberté d’expression devrait être effective et non juste dans des discours.
Selon lui, il est incompréhensible de voir les éléments de l’ordre semer du désordre en s’attaquant aux journalistes et leur ravir leurs biens, alors que ces derniers sont dans l’ exercice de leur fonction. Il condamne avec la toute dernière énergie cette barbarie policière, tout en appelant les autorités à la prise de conscience du grand travail que fournit le journaliste congolais avec des moyens non suffisants et qui paye les pots cassés.
Il a donc fini par féliciter le commandant ville, qui a arrêté deux policiers qui ont ravi des téléphones aux journalistes en lui demandant d’en faire toujours autant pour mettre de l’ordre dans son secteur.
Signalons qu’un journaliste de la Radiotélévision Canal Futur/Bukavu est toujours à l’hôpital jambe gonflé après avoir subi des coups lui administrés des policiers.
Gloire Ushindi/Bukavu