Lingots d'or

On le sait désormais, c’est plus d’un milliard USD qui échappe au trésor public chaque année dans le secteur de l’or au Centre d’expertise et d’évaluation des Substance précieuses et semi-précieuse (CEEC).

Nos confrères de Radio Okapi ont pu mettre la main sur un mémo des travailleurs de ce service public, qui relate que ce manque à gagner est notamment dû au sous équipement et à la « magouille organisée ». A en croire ce memo, plus de 30 tonnes d’or quittent clandestinement le pays sans être certifiés par le CEEC.

Le média onusien cite un groupe de travailleurs du CEEC, qui affirme que malgré plus de 3 millions de dollars des frais de fonctionnement mis à la disposition chaque année au CEEC, le comité de gestion néglige délibérément de doter leur structure des laboratoires appropriés pour procéder aux analyses de manière à avoir, avec précision et exactitude, les vraies teneurs de l’Or produit en RDC.

Ces milliards USD de l’or qui échappent chaque année au Trésor public

Au moment où le Directeur général du centre, Pascal Nyembo a été transféré à la Prison centrale de Makala, par le Parquet près la cour d’appel de la Gombe, les langues deviennent plus lestes et se délient plus facilement. Lire aussi: Pascal Nyembo DG du CEEC transféré à la prison de Makala

Dans leur mémo, les agents confient : « par manque de laboratoire approprié pour assurer la traçabilité de l’Or artisanal, le CEEC fait perdre à l’Etat plus au moins 30 tonnes par an d’une valeur de 1 500 000 000 USD d’Or non tracés, à travers le pays par la fraude ». Et pour enfoncer le clou, un directeur du CEEC affirme, sous anonymat que « le comité de gestion est plus focalisé à la collecte des échantillons d’or destinés à des analyses. Ces échantillons qui devraient revenir à l’Etat congolais sont régulièrement vendus par la direction du CEEC et l’argent détourné, dénonce ce directeur ».

Radio okapi rapporte aussi qu’à titre d’exemple, le personnel du CEEC renseigne que le comité de gestion a vendu 5 kgs d’Or d’échantillons de Kibali en 2019 et a exporté à la même année 17 kgs d’Or sans payer aucune taxe au Trésor public. Ce qui aurait occasionné une perte de plus de 500 millions de dollars au Trésor public.

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Avantages financiers indus et sous-évaluation du diamant

A côté des milliards perdus de l’or congolais, la filière du diamant aussi échappe totalement au contrôle de l’Etat. Une fois de plus ce sont des responsables véreux du Centre d’expertise et d’évaluation et certification des substances précieuses et semi précieuses (CEEC) qui bénéficient des avantages financiers indus en sous-évaluant le diamant issu des comptoirs.

Diamants non taillés

Le mémorandum produit par un groupe de travailleurs du CEEC dénonce, cette pratique instituée par la hiérarchie du centre pour « payer moins de taxes à l’Etat. » Ce groupe de travailleurs du CEEC indique aussi que la filière diamantifère a été tuée de force depuis 2011 en instituant un flou sur toute la chaine de possession de diamant, partant des sites de commercialisation jusqu’à l’exportation.

D’après le rapport d’activités 2019 du CEEC, le diamant industriel qui se vendait sur le marché à une valeur de 16,60 USD/Carat, est vendu à 8 USD. Soit une perte de plus 50 % de recettes de diamant qui échappent au Trésor public. C’est ce qui justifie la faible contribution de la filière diamantifère au budget national, ajoute ce rapport.

Le même groupe de travailleurs du CEEC reproche aussi au Comite de gestion de ce service publique de l’Etat d’avoir détourné en 2017 un coli de diamant acheté à la société Sacim d’une valeur de plus de 5 millions USD.

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