Jean-Lucien Busa Tongba, président de la Coalition des démocrates (CODE), s’est retiré, avec son parti, du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Il l’a signifié à l’autorité morale de cette plateforme politique, dans une correspondance, lundi 21 décembre 2020. Lire aussi: FCC: l’heure de la remise en question?
Dans ce courrier officiel, l’actuel ministre du Commerce extérieur annonce sa position face aux enjeux politiques de l’heure :
« Camarade Autorité morale du FCC, m’inscrivant dans cette dynamique qui prend en compte les demandes politiques pressantes de nos compatriotes, j’ai décidé, la CODE entendue en sa réunion du 19 décembre 2020, après avoir consulté la base, de prendre ma liberté d’engagement et d’action politique en vue d’œuvrer, en toute responsabilité, pour l’aboutissement des réformes essentielles au mieux des intérêts du peuple congolais », écrit Jean-Lucien Busa.
Frustrations rappelées
Ces réformes essentielles, faisant l’objet des conclusions des consultations présidentielles auxquelles le FCC n’a pris part, convergent avec celles que la CODE, à travers son leader, a toujours réclamé sans succès au niveau du bureau politique de cette plate-forme politique.
A titre d’illustration, Jean-Lucien Busa cite le retour à l’élection présidentielle à deux tours, la suppression du seuil d’éligibilité imposé aux partis politiques, le retour au paiement de la caution électorale par liste et accessible à tous les congolais en vertu de l’égalité des chances et d’opportunités, l’irrévocabilité de la nationalité congolaise d’origine, le changement du mode de désignation des gouverneurs des provinces et celui du fonctionnement de la CENI.
L’élu de Budjala, par ailleurs, tenu à rappeler à Joseph Kabila que c’est fut dans un contexte politique de controverse sur les modalités de l’alternance politique et le processus électoral que leurs violons s’étaient accordés pour la tenue d’un dialogue politique, avec l’accompagnement de la communauté internationale porté par la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 30 mars 2016.
C’est donc ce processus qui a abouti à l’Accord de la Saint-Sylvestre au 31 décembre 2016 et la formation du Gouvernement d’union nationale investi d’une mission prioritaire : d’organiser les élections crédibles, transparentes et apaisées.
« Grâce à votre esprit d’ouverture, cet objectif a été réalisé le 28 décembre 2018 et nous a permis de vivre la première alternance démocratique au sommet de l’Etat », a insisté Jean-Lucien Busa dans sa correspondance à Joseph Kabila.