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Fardc: la grande muette retrouve de la voix

Officiers FARDC

Officiers FARDC

Tout ce que l’armée congolaise compte comme hauts gradés, officiers d’État-major et commandants des grandes unités, auxquels se sont joints les officiers supérieurs de la police nationale, se sont retrouvés mardi au Palais de la Nation, devant le Chef de l’Etat et commandant suprême des forces armées, pour lui renouveler leur serment de loyauté et leur engagement à défendre jusqu’au sacrifice suprême les institutions et l’intégrité de la nation.

Général Mundos

La veille lundi, une cérémonie similaire, cette fois-ci sans le commandant suprême, s’était déroulée sous forme d’une parade présidée par le Général commandant de la Garde Républicaine(GR), au Camp Tshatshi, à l’intention des troupes composant ce corps d’élite de l’armée, chargée de la protection du Chef de l’Etat, de sa famille et de ses biens.

La grande muette devenue volubile

C’est la deuxième fois cette année, que les galonnés des Fardc se livrent à cet exercice d’allégeance publique et télévisée envers la personne de leur commandant suprême. Il y a quelques mois de cela, le porte-parole des Fardc, le Général Richard Kasonga, avait lu une déclaration d’allégeance allant dans le même sens, avec des mises en garde explicites, à l’endroit des trouble-fêtes éventuels, qui s’hasarderaient à mettre à mal la stabilité des institutions établies et la personne du Chef de l’Etat.

Généraux de la PNC

Alors que l’ensemble du pays reste suspendu au message du Chef de l’Etat qui doit annoncer aux congolais, des grandes décisions politiques, aux terme de ses consultations politiques de près d’un mois, et que toutes les officines politiques du pays spéculent sur les futurs gagnants et perdants de la nouvelle ère politique promise par le Chef de l’Etat, les observateurs se montrent perplexes sur cette nouvelle sortie en fanfare des hommes en uniforme, qui apparaît comme une sorte de mise en garde contre une menace précise, contre un ennemi encore à identifier.

A l’instar des autres grands Corps politiques ou institutionnels du pays, l’Armée congolaise donne l’impression d’avoir du mal à intérioriser le changement politique intervenu au pays depuis bientôt deux ans.

Cocktail détonnant

Formée de bric et de broques sur base de compromis successifs sur les cendres des anciennes rébellions et groupes armés séditieux,  ses commandants les plus en vue sont issus d’horizons aussi hétéroclites que variés, qui fait d’elle une sorte de melting-pot difficilement lisible pour le non-initié. Dans son sein, s’y retrouvent des Généraux et des officiers supérieurs aux obédiences diverses, aux fidélités sélectives, voire extranationales, et même dit-on, des nostalgiques des temps révolus.

Général John Numbi

Le nouveau régime n’a apparemment rien fait pour arranger les choses, avec des velléités dont on l’accuse, à tort ou à raison, d’ethnicisation accélérée de certains corps de l’armée, et des affectations qui n’obéiraient pas nécessairement à la rationalité militaire.

 C’est peut-être pour tout cela, que le nouveau Chef de l’Etat, éprouve le besoin de faire parler régulièrement cette grande et énigmatique muette, question de lui rappeler que les temps ont changé, et que le navire Congo a un nouveau Capitaine à bord, pour le meilleur et le pire…

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