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Décès de Sindika Dokolo: des ambitions politiques contrariées?

La mort accidentelle du golden boy congolais Sindika Dokolo à Dubaï des suites d’une plongée sous-marine qui aurait mal tourné, continue de soulever une vague d’émotions, tant dans son pays d’origine la Rdc, où résident bon nombre de ses amis et membres de famille, qu’en Angola, son pays d’adoption, où le défunt brassait de nombreuses affaires, et d’où est originaire sa milliardaire d’épouse Isabel Dos Santos, tout comme dans la jet-set internationale où le couple en or massif, ne se privait pas de mener grand train, au point de défrayer régulièrement la chronique.                           

Sindika Dokolo, amateur d’oeuvres d’art africain

Amoureux et grand collectionneur d’art africain, il n’a pas hésité pendant plus de 20 ans, à dépenser des fortunes de sa poche personnelle pour acquérir, parfois après des ruineux procès, des pièces d’art traditionnels africains, jusqu’à constituer une impressionnante collection privée, qu’il avait cependant la bonté d’exposer au public dans certaines capitales du monde.                                 

Capitaine d’affaires, mécène, philanthrope

A la fois capitaine d’affaires, mécène, philanthrope et activiste de la société civile, Sindika Dokolo, avait en plus la particularité d’être l’heureux époux et mentor de la Première femme milliardaire africaine, Isabel Dos Santos, née avec une cuillère en or massif sur les lèvres, en tant que fille de l’ancien président angolais Edouardo Dos Santos.                           

Avec son épouse Isabel Dos Santos

Sindika Dokolo, c’était aussi cet activiste remuant de la société civile, à la tête du mouvement « Congolais Debout », très actif dans sa contribution à la réussite de la tenue des dernières élections en Rdc, et très critique du régime passé de Joseph Kabila.                              

D’aucuns avaient vu l’ombre de feu Sindika Dokolo lors des assises de l’opposition anti-Kabila à l’île de Gorée, à Genval où encore à Genève.              

Avec Félix Tshisekedi et Moise Katumbi

Avec des antennes actives de « Congo Debout » dans certaines capitales européennes comme Londres, Paris ou Bruxelles, les observateurs commençaient à spéculer sur ses intentions politiques réelles, en rapport des échéances électorales qui se profilaient à Kinshasa, tellement il était devenu coutumier des leaders de l’opposition comme Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, un ami de longue date, Félix Tshisekedi ou Jean-Pierre Bemba.         

Son irruption dans l’écosystème politique congolais devenait encore possible, du fait du changement de régime en Angola, où le nouveau maître des céans, le Président Joao Lourenço, commençait à chercher des poux sur la tête de sa charmante épouse, brusquement accusée de s’être enrichie sur le dos du peuple angolais.

Face au ciel politique de plus en plus sombre de Luanda, il semblait tout à fait normal que l’époux puisse se trouver un point de repli sur la voisine Rdc, où il disposait encore des réseaux dans les milieux politiques et économiques.                  

Pêcheur en eaux…politiques

A Kinshasa, des sources informées indiquent que sous couvert de son mouvement citoyen « Congolais Debout », feu Sindika avait entrepris en toute discrétion mais de manière systématique et efficace, de se frayer une place dans le paysage politique. Selon les mêmes sources, sa stratégie pour les échéances 2018, se limitait à financer la campagne électorale des certains candidats et de certains partis politiques déjà en place, quitte à s’en servir comme cheval de Troie, quand viendrait le moment d’entrer lui-même en scène.           

Avec deux membres de son mouvement “Les Congolais debout”

Dans certains milieux branchés de la capitale congolaise, il se raconte que des candidats du Regroupement politique AMK de Moïse Katumbi, auraient ainsi reçu de généreux financements pour leur campagne électorale.                            

Mais c’est surtout dans sa province d’origine, le Kongo central, que ces actions de lobbying politique auraient été les plus intenses. Outre la prise en charge des candidats de l’Abako de Pierre Anatole Matusila, actuel Président de l’assemblée provinciale, lui aussi estampillé AMK, des candidats inscrits sur les listes du regroupement AS-G7 auraient aussi bénéficié des largesses financières de « Congolais Debout ».

La finalité de toutes ces manœuvres? Se créer une tête de pont pour le défunt, qui aurait envisagé de son vivant de se porter candidat Président de la République pour les échéances 2023.

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