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Projets d’investissement : Carol Agito se déchaîne sur le ministre des Finances et crie à l’injustice

La dernière plénière au sénat du 21 juillet sur la présentation de trois lois sur les projets d’investissement ayant bénéficiés des crédits extérieurs présentés par le ministre des Finances, Sele Yalaguli, a connu un moment particulier.

En effet, la sénatrice Carol Agito, élue du Bas-Uélé n’a pas caché son amertume sur la répartition de cette aubaine par le gouvernement congolais représenté dans l’hémicycle par son Ministre des Finances et d’autres membres du Gouvernement.

Elle s’est dit très choquée par l’oubli total de sa province alors qu’elle est constitutionnelle et figure même en première position parmi les 26 provinces démembrées.

C’est une Carole Agito dans tous ses états que l’on a vue se déchaîner sur Sele Yalaguli.

Bas-Uélé, ce grand oublié

Dans sa réaction devant les membres du Gouvernement présents et ses collègues sénateurs, l’ancien Directeur général de la Sonas a rappelé que le Bas-Uélé est la première province constitutionnelle et qu’il était inconcevable qu’elle ne bénéficie pas des investissements alors qu’elle ne possède en ce jour des infrastructures sanitaires et éducatives viables alors qu’elle contribue financièrement comme les autres provinces :

« c’est vraiment la mort dans l’âme que je prends encore la parole une fois de plus ce jour pour rappeler au  Gouvernement que la province que je représente dans cet hémicycle s’appelle le Bas-Uélé et fort heureusement pour nous et fort heureusement pour nous, c’est la première province institutionnelle.

Pas d’investissement pour le Bas Uélé

Pour les trois projets d’investissement que le Ministre des Finances vient de nous présenter que « nulle part, on a entendu parler d’un financement affecté pour le compte du Bas-Uélé ».

Je suis très choquée, plus que choquée, honorable président. J’avais demandé au Ministre des Finances, la fois dernière, il était accompagné avec son collègue en charge du Développement rural qu’il existait des provinces qui ont besoin du soutien du Gouvernement central puisqu’elles ne produisent rien.

Dans le secteur de l’éducation, la province du Bas-Uélé n’a aucune école viable, aucune. Le Bas-Uélé n’a aucun hôpital viable, aucun. Le Bas-Uélé est dans l’insécurité totale. Je dois vous dire qu’à part les LRA, il y a aussi les Forces armées centrafricaines qui érigé domicile chez nous, étant donné que nos provinces sont poreuses, elles ne sont pas sécurisées, les frontières  laissent entrer qui  veut, quand il veut, quand il rentre ; ils attaquent nos populations locales.

Le danger Mbororo méconnu

Les Mbororo, n’en parlons même pas, ça fait des décennies qu’ils sont là aujourd’hui. Ils déplacent les populations locales pour occuper des territoires entiers pour les dominer sans aucune intervention du Gouvernement central et on parle  de sécurisation de l’Est. Je voudrai savoir de quel Est s’agit-il ? Sommes-nous encore dans l’Est de ce pays ?

Le Nord-est fait-il encore partie de l’Est ? S’il l’on a encore redécouvert le pays, que l’on nous le dise comme ça l’on saura là où nous situer. C’est injuste, messieurs et mesdames du Gouvernement, ce n’est pas juste ce que vous faites. Chacun cherche à satisfaire soit par affinité, soit directement son lieu d’origine. Vous devez travailler avec l’esprit d’équité. Le pays en a besoin. Nous traversons une période très difficile, de fortes tensions et ce genre de choses ne fait qu’accentuer la tension que nous vivons sur le plan politique.

Revendication d’un droit légitime

Nous ne pouvons pas continuer à voter des lois, nous ne quémandons pas, c’est un droit. Les membres du Gouvernement doivent savoir que c’est un droit que des recevoir des financements. Quels sont les critères qui font que ces provinces soient éligibles au crédit ? Parce que ces crédits, nous les payons tous, quelle que soit la proportion de la contribution, nous les payons tous.

Toutes ces provinces contribuent pour rembourser ces crédits. Soyez sérieux, considérez les autres. Nous ne quémandons pas Monsieur le Ministre des Finances. C’est un droit légitime que de demander et encore ici nous représentons les provinces c’est pourquoi vous le sentez tous.

Qu’allons- nous dire, ça une année que l’on est ici. Qu’est- ce que l’on obtenu pour nos provinces ? Rien du tout. « Bana ya Bas-Uélé Basengi nga natuna, eloko nini basala Gouvernement ?, la population du Bas-Uélé me demande de poser la question de savoir quel mal elle a fait au Gouvernement congolais pour mériter ce genre de traitement ».

La sénatrice Carole Agito a ajouté à la fin de son intervention qu’il était plus que temps de se regarder en face, les yeux dans les yeux, pour dénoncer cette injustice à ciel ouvert du Gouvernement Ilunkamba.

Jacques Kalokola   

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