Le mouvement de pression Lutte pour le Changement (LUCHA) est descendu dans la rue ce jeudi 23 juillet 2020 dans la ville de Beni, au Nord-Kivu.
La manifestation annoncée depuis mercredi dernier avait pour objectif de dénoncer la recrudescence de l’insécurité dans la ville caractérisée par des tueries, l’incursion des présumés rebelles Adf et des cas de vol à mains armées.
La marche qui a débuté aux environs de 9 heures sous l’encadrement des éléments de la police, est allée chuter à la mairie de Beni, à 11 heures, où certains militants de ce groupe de pression ont posé quelques questions sécuritaires et sociales à l’autorité urbaine.
« Pourquoi les militaires sont en train de faire le commerce, alors qu’ils sont censés protéger la population ? Soit ils restent commerçants, soit militaires », a fait remarquer un militant.
Un autre qui a poursuivit : « le couple tué au quartier Ngadi en Commune Rwenzori dimanche dernier. Pourquoi les corps ont été vite amenés à la morgue sans que les membres de la famille s’en rendent compte? »
Et d’ajouter : « parmi les présumés auteurs de l’assassinat de l’infirmier Joseph Kambale, tué la nuit de ce mardi dernier, nous avons vu certains militaires Commandos du 310ème bataillon. Quelle est la part de la police, de l’armée et de la mairie dans cette tuerie ? ».
Un autre intervenant indique qu’à chaque moment lorsqu’il y a marche, l’autorité urbaine ne leur réserve pas de réponses convaincantes. Elle a souvent dit: « le système est en cours, nous sommes en train de prendre des mesures. Il veut que le Maire fournisse des réponses favorables pour que cette hémorragie de l’insécurité prenne fin. »
Un autre militant a voulu savoir le compte que l’Électricité du Nord-Kivu(ENK), doit à la mairie car dans chaque compteur, il y a 30 dollars américains de la mairie.
Prenant la parole, le Maire intérimaire a fait une mise au point tout en félicitant la LUCHA pour le respect de la procédure d’une manifestation conformément à la loi.
« Voici ce que vous devez faire chaque fois : vous écrivez, après, nous encadrons la marche. Je voudrais nuancer : les autres marches que nous avons réprimées, c’était sur base de l’État d’urgence sanitaire qui a été levé avant hier. Je voudrais vous dire, désormais comme l’état d’urgence sanitaire est levé, les marchés doivent suivre la procédure c’est-à-dire vous annoncez 48 heures avant pour nous permettre de nous organiser pour vous accompagner ou vous encadrer, car la vôtre a été annoncée seulement hier, on a laissé passer parce qu’il n’y a pas 48 heures depuis hier à aujourd’hui. Nous pensons que prochainement, vous allez respecter tous les termes de la loi », a fait savoir Muhindo Bakwanamaha Modeste, maire intérimaire de la ville de Beni.
Il ajoute que les questions posées doivent être répondues dans un dialogue avec le commandant secteur opérationnel Sokola 1, et le numéro1 de la PNC et lui-même, car chacun répondra à la question qui lui conviendrait.
Dans l’unanimité, tous ont été d’accord pour un dialogue le mardi 28 juillet prochain.
Papy Roger Aezema/Beni
