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Le baptême de feu de Félix Tshisekedi par la Cenco

CENCO

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Le président Félix Tshisekedi devra désormais s’accoutumer au traditionnel message des évêques dont le tout premier de son quinquennat date de ce lundi 02 mars.

En effet, dans un message intitulé « coalition, pour quel but ? », les évêques catholiques qui viennent de se réunir pendant quatre jours au sein du comité permanent de la Conférence épiscopale du Congo, Cenco, peignent un tableau très sombre de la situation générale du pays et dénoncent l’enrichissement illicite des animateurs du nouveau régime et la persistance de la corruption parmi les dirigeants qui devraient servir d’exemple en combattant les antis valeurs. Une année après l’alternance, l’échec est cuisant !

Interpellation des cadres politiques au pouvoir

 Les évêques membres de la Cenco dénoncent tout haut l’enrichissement injustifiable et scandaleux d’un groupe d’individus véreux au pouvoir : «  En même temps, nous assistons à un enrichissement injustifiable et scandaleux d’une poignée d’acteurs politiques au détriment de la grande majorité de la population. La corruption et les détournements du denier public persistent. Le comble est que ces détournements sont l’œuvre de ceux-là mêmes qui sont appelés à être des garants du bien commun. Les mesures annoncées pour combattre ces maux demeurent sans effets ».

Une coalition de positionnement

Pour les princes de l’église la coalition Fcc-Cash est composée des personnes en mal de positionnement : « les alliés au pouvoir semblent plus préoccupés par leur positionnement politique que par le service à rendre au peuple ».

La persistance des massacres

La Cenco fait un constat amer sur la persistance des crises multiformes qui surgissent et font planer des inquiétudes sur le changement social vivement attendu, un an après l’alternance au sommet de l’Etat : « En effet, une tension préoccupante qui couve au sein de la coalition au pouvoir, se répercute sur la gouvernance et entame le fonctionnement de l’appareil de l’Etat ».

Ils affirment qu’ils restent inquiets par persistance de l’insécurité généralisée dans l’Est du pays, semée par des groupes armés locaux et étrangers, particulièrement dans les provinces de l’ituri, du Nord Kivu et du Sud-Kivu : « On n’a jamais compté autant des morts en moins d’une année dans cette partie du pays, comme c’est le cas actuellement. L’insécurité s’étend aussi sous d’autres formes dans les grandes agglomérations du pays, ce qui donne l’impression que le peuple est abandonné à lui-même ».

Une coalition sans issue

Les évêques catholiques estiment que beaucoup des problèmes restent sans solutions adéquates, à cause de la crise qui mine la coalition : « Il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte. L’on peut se demander à quoi sert cette coalition au pouvoir ».

Sans être autant tranchant, les prélats catholiques saluent, néanmoins, les initiatives des gouvernants qui vont dans le sens du service du Peuple, notamment, la mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement de base, les efforts de régularisation de la paie des enseignants, les perspectives de lutte  contre la pauvreté.

Mobilisation tous azimuts

Les évêques membres de la Cenco ont foi en la capacité du pays à se relever : « l’essentiel est d’y mettre la bonne volonté et d’y s’engager. Il nous faut un sursaut patriotique. La Rdc intéresse plusieurs personnes à plusieurs égards, mais personne d’autre ne peut mieux reconstruire ce pays sans la participation de nous-mêmes congolais au premier plan ».

Quelques recommandations 

 A Félix Tshisekedi, les Evêques demandent :

D’œuvrer à la matérialisation des dispositions annoncées en matière de lutte contre la corruption ainsi que la dépolitisation de l’appareil judiciaire et de l’administration publique ; De veiller à ce que les enquêtes amorcées sur les détournements de deniers publics ne soient pas un leurre, mais qu’elles aboutissent à des résultats palpables pour l’intérêt du pays ; De veiller à la dépolitisation de la gestion des entreprises publiques en privilégiant la compétence : « les entreprises publiques ne sont pas des vaches à lait pour les regroupements politiques, mais plutôt des unités de production pour la nation ».

Aux députés nationaux :

D’être à l’écoute des forces vives du pays, afin d’amorcer des réformes consensuelles nécessaires pour la consolidation de la démocratie.

Au gouvernement :

De faire de son mieux pour réaliser les prévisions budgétaire votées en vue de l’amélioration des conditions de vie des congolais et de proposer des réformes nécessaires  et qui soient consensuelles, notamment de la CENI, de l’appareil judiciaire.

Jacques Kalokola

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