La terre a tremblé le mercredi 30 octobre 2019 près de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Ce séisme d’une magnitude de 5,3 sur l’échelle de Richter a secoué une partie de la province en début de la nuit.
Son épicentre situé à Walungu, à 52 kilomètres au sud-ouest de Bukavu a fait ressentir ses secousses au-delà de la RDC, notamment au Rwanda et au Burundi, deux pays liés à la province du Sud-Kivu par le lac Kivu. Aucun incident matériel, encore moins, aucune perte humaine, n’ont été déplorés jusque-là.
Dans cette zone, aucun tremblement de terre n’avait eu lieu depuis ces derniers mois. Les habitants des environs ont témoigné avoir connu un phénomène inhabituel et assez impressionnant. D’autant plus que les secousses ont été aussi ressenties dans la ville de Goma et des environs.
La région est connue pour sa forte densité de la population en République démocratique du Congo. Elle est par ailleurs connue comme celle où l’aléa sismique est le plus élevé, si l’on prend en compte la récurrence des séismes de magnitude supérieure ou égale à 4 qui y ont été enregistrés.
La hantise des répliques
Des sources en provenance de Bukavu redoutent la survenue d’autres secousses dans les jours ou dans les mois à venir. Tant, le tremblement du 30 octobre 2019 peut être considéré comme précurseur d’un mega-séisme et la recrudescence a d’ores et déjà été à la base de l’augmentation de l’angoisse de le voir survenir quelque part dans la province avec une ampleur inédite.
Imprévisibles et dévastateurs, les séismes ont également figuré parmi les phénomènes naturels les plus violents en République démocratique du Congo. Des tremblements de terre, des origines à la détection en passant par les signes avant-coureurs, ont été au cœur des drames qui ont rappelé en permanence combien la région a été touchée par endroit.
Il faut rappeler que toujours dans le bassin du lac Kivu, la partie centrale a connu un important séisme (Mw 6,2), le 24 octobre 2002, dans le territoire de Kalehe, qui a été fortement ressenti à Goma, Bukavu et Kigali.
Ce séisme est le plus fort observé dans ce bassin depuis 1900. Le 3 février 2008, un autre séisme important (Mw 6,0) s’est produit à 20 km au nord de Bukavu. Le bilan du séisme faisait état de 9 personnes tuées, 400 grièvement blessées et 1 500 maisons effondrées.
Il y a peu, le 7 août 2013, deux séismes (Mw 5,8 et 5,7) ont frappé l’espace de Katana-Kalehe causant 3 morts, une soixantaine de blessés et quelques destructions. Un autre couple sismique (Mw 4,5 et 4,8) a paniqué les habitants de Bukavu le 24 septembre 2015, causant 2 morts en dépit de leurs magnitudes modérées.
De 2016 à ces jours, la région a enregistré des tremblements de terre à répétition. Les dégâts ont souvent été considérables tant sur le plan humain que du point de vue matériel.
Raymond Befonda
