Dolly Makambo, ministre provincial de l’Intérieur, rattrapé par la justice dans le cadre du meurtre de l’Administrateur gestionnaire du Centre de médical Vijana. L’Assemblée provinciale de Kinshasa, saisie de l’affaire l’entendra sous peu.
La ville sous le choc
La capitale congolaise a été quasi traumatisée, et depuis, la population de la commune de Lingwala tout précisément de l’avenue Bukama en face de la RTNC à Kinshasa est toujours sous le choc depuis l’assassinat de l’Administrateur Gestionnaire du centre de santé de référence Vijana jeudi 30 octobre, par un garde rapproché du ministre provincial de l’Intérieur Dolly Makambo.
En effet, le policier a ouvert le feu sur la victime qui s’est opposée à la construction d’une maison d’un particulier qui serait un député national, à l’enceinte de ce centre de santé appartenant à l’état congolais.
Selon le commissaire provincial de la police ville de Kinshasa, Silvestre Kasongo, le véhicule qui a transporté les policiers qui sont descendus sur le lieu appartient bel et bien à Dolly Makambo. Le président de l’organe délibérant de la ville province de Kinshasa, Godé Mpoyi, en déplacement à l’étranger, s’est dit très consterné par le décès d’un médecin abattu froidement par un policier à son lieu du travail.
Tirer les choses au clair
Pour lui, le ministre de l’intérieur doit être entendu pour tirer les choses au clair. Cependant, d’aucun ne se demande pourquoi cette parcelle a toujours fait objet de convoitise car il y a une année la même pagaille s’était produite et c’est grâce à l’intervention de l’ancien gouverneur Kimbuta qu’il y avait eu accalmie entre les policiers et les agents du centre de santé Vijana.
Appel de Mike Mukebayi, élu de Lingwala
Depuis sa cellule du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, CPRK (ex-Makala), le député provincial Mike Mukebayi, élu de Lingwala, a publié un communiqué exigea l’arrestation « immédiate » de Dolly Makambo, dont un élément de la garde rapprochée a commis ce crime.
Il demande aussi la démission du gouverneur Gentiny Ngobila et l’interpellation du président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Godé Mpoyi, qu’il considère comme des complices : « Ce qui s’est passé à l’hôpital Vijana ne peut pas ne pas être à conséquences. En tant qu’élu de la commune de Lingwala, j’exige en premier lieu l’arrestation immédiate du ministre provincial de l’intérieur, Dolly Makambo, et de toute sa garde rapprochée présente sur le lieu de l’assassinat »
Le président de l’APK avait déjà été saisi de l’affaire
Il rappelle qu’il y a une semaine un groupe des policiers étaient sur le lieu où ils prenaient bonnement leurs boissons et qu’au mois d’avril il avait saisi le président de l’organe délibérant de Kinshasa, toutes ces démarches avaient abouti au gel des travaux sur le site. D’où la complicité de ces deux responsables, Gentiny et Godé Mpoyi.
Il conclut que l’état congolais est aussi responsable dans cette affaire : « L’état congolais devra se considérer civilement responsable et indemniser de manière conséquente la famille de la victime. C’est ici l’occasion de rappeler au peuple de Lingwala l’opération que j’avais lancée sous le nom de Buka Jéricho. Cette opération reste d’actualité et sera davantage ravivée une fois que j’en aurai fini avec mes bourreaux qui m’imposent un emprisonnement arbitraire et injuste ».
Mike Mukebayi a présenté aussi ses condoléances à la famille du Docteur Yannick Welo dont la petite sœur, Renate Ngoyi, soutient haut et fort que Dolly Makambo a donné l’ordre d’exécuter son grand frère qui a reçu une balle dans la bouche après avoir été conduit dans la jeep de Dolly Makambo, comme qui dirait que les noms collent aux personnes, Makambo signifiant en lingala « problème » !
L’opinion espère que cette fois ci comme il y a mort d’homme, on saura qui sont les vrais tireurs de ficelle dans cette affaire de spoliation qui devient monnaie courante en RDC.
Jacques Kalokola
