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Le mauvais comportement des Kinois soumet l’opération Kin-bopeto à rude épreuve

opétarion Kin bopeto

Opération Kin bopeto lancée par le président Félix Tshisekedi

Le président Félix Tshisekedi a lancé officiellement, le samedi 19 octobre, un vaste programme dénommé Kin-bopeto, mieux, Kin-propre, sur fond d’appels au changement des mentalités.

Au lendemain du lancement des travaux, beaucoup sont des observateurs qui ont fustigé avec la dernière énergie tout le problème lié au manque de respect vis-à-vis de l’environnement, vis-à-vis de l’endroit où l’on vit.

Interrogés sur la portée de l’initiative destinée à rendre la capitale beaucoup plus salubre en vue de son rayonnement et pour qu’elle puisse redorer le blason terni depuis des lustres, des Kinois sceptiques sont revenus le week-end sur le sujet, arguant dans l’immédiat que le chef de l’Etat aurait pu procéder autrement, sinon tout reprendre à la base au travers d’une éducation au respect de l’autre et de son environnement ambiant.

Les résultats crève-cœur

Le fait que Félix Tshisekedi ait personnellement pris les outils dans une opération de communication et de mobilisation bien menée, tous devraient emboîter les pas au Premier citoyen du pays. De tels ratés, à cause de la mauvaise compréhension et d’un manque d’assimilation de la leçon présidentielle par les habitants à constitué un véritable crève-cœur.

Personne par contre n’a osé bouger depuis. Tous continuent à patauger dans les lieux sales. Les devantures des habitations, la rue, les caniveaux…, personne n’ose fournir d’effort pour faire en sorte que l’assainissement soit intégré dans ses réflexes.

Certaines Asbl de la place n’ont pas hésité de dénoncer une opération “tape à l’œil”, sans réels éclats, sans investissements à long terme et souffrant d’un problème de suivi. “Il faut d’abord commencer par le point final. Savoir réellement si l’on a des centres de tri dans les communes et dans les quartiers”, assène Moyuda, un membre d’une Asbl à Kinshasa.

“Et aujourd’hui, ceux qui devraient disposer de la compétence de ces déchets là, seraient les services en charge de l’hygiène des quartiers. Les bourgmestres bénéficiaires de fonds n’ont eu cure des résultats de telle opération“, a ajouté Baby, un agent de service des affaires sociales de la commune de Kinshasa.

D’un quartier à un autre, partant de Kingabwa, Mombele, Mososo, en passant par les communes de Barumbu, Kinshasa et Lingwala, des tas d’ordures jonchent les rues, des effluves d’immondices qui gangrènent l’air ambiant… Sans compter les embouteillages créés par les montagnes de déchets.

A Ngaba, Makala, Kasa-Vubu, Bumbu, rien n’a changé depuis le lancement de la campagne d’assainissement. Depuis toujours d’ailleurs, les ordures font partie du décor, et pourrissent la vie des vendeuses.

Félix pas compris

Pour Félix Tshisekedi qui s’est adressé aux kinois en Lingala, la langue principalement parlée dans la ville, la propreté de Kinshasa partira de la tête de chacun et la volonté de garder les communes propres permettra à la capitale de retrouver sa salubrité.

Selon le chef de l’Etat, le problème de propreté est capital pour la ville de Kinshasa. Le paludisme, la fièvre typhoïde et, d’autres maladies viennent du fait que les habitants de Kinshasa jettent des immondices partout, même dans les caniveaux, a rappelé le Président Tshisekedi. Il a aussi fait remarquer que la propreté va résoudre beaucoup de problèmes de santé.

Il demande aux jeunes de s’approprier cette lutte contre l’insalubrité dans la ville de Kinshasa. Il a rappellé que lui et tous ceux qui ont été choisi ont pour mission pas de s’enrichir, mais d’améliorer la vie de la population.

La part des bourgmestres

Felix Antoine Tshisekedi a cet effet, responsabilisé les bourgmestres des 24 communes de la ville-province de Kinshasa, sous la supervision du gouverneur, pour la réussite de cette opération.

Vous, les bourgmestres de nos communes de Kinshasa, soutenez les habitants de vos communes, trouvez leurs des bêches, des houes, qu’ils s’organisent rue par rue, qu’ils entassent leurs immondices chaque week-end. Nous sommes en pourparlers avec les partenaires qui viendront avec des véhicules spécialisés pour le ramassage“.

Et de poursuivre : “Je vous demande les jeunes parce que je crois en vous, rendez Kinshasa belle. Nous les autorités feront tout pour que vous n’exposiez pas vos santés en faisant ce travail-là.  Voilà pourquoi je responsabilise les bourgmestres sous la supervision du gouverneur de la ville.

Chacun devrait organiser des brigades des jeunes dans les quartiers. Qu’ils soient équipés, et qu’ils soient aussi motivés. Il ne faut pas qu’ils travaillent sans salaire. L’argent des taxes que vous récoltez dans les marchés, donnez-les à ces jeunes“.

Raymond Befonda

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