Thomas Lokondo défie Joseph Kabila, et quitte le rang. Alors que le Front Commun pour le Changement, FCC, dont son regroupement politique Palu et Alliés fait partie vient de jeter son dévolu sur Jeanine Mabunda à la présidence de la chambre basse du parlement, Henri Thomas Lokondo, y a aussi déclaré sa candidat.
Cette situation d’insubordination manifeste met à nu les dissensions qui se cachaient au sein de la famille politique de Joseph Kabila à l’occasion de l’élection du bureau définitif de l’assemblée nationale prévue dans quelques jours. Pour Thomas Lokondo, Joseph Kabila devait passer par les primaires au sein du FCC pour dégager le vrai candidat à présenter à ces échéances afin de mettre tout le monde d’accord et cela n’a pas été fait.
Electron libre…
Ainsi, jouissant d’une certaine confiance de ses autres collègues parlementaires, l’homme de Mambenga va en électron libre pour bousculer la donne : « Je suis motivé, parce qu’il y a beaucoup d’amis députés nationaux qui m’ont demandé d’être candidat. Et j’ajoute à cela une large opinion nationale, parce qu’ils pensent pouvoir imprimer une autre dynamique au sein de l’Assemblée nationale pour ce qui concerne particulièrement la partie contrôle. Comme vous savez, l’assemblée nationale a deux prérogatives : légiférer et contrôler ».
Il faut noter que Thomas Lokondo est un ancien cadre du MPR du Maréchal Mobutu et ancien sénateur élu lors de la première législature en 2006 et député national élu en 2016 dans la province de l’Equateur. Ses brillantes interventions dans les deux chambres lui ont valu une grande considération de ses pairs.
A propos de la désignation de Jeanine Mabunda, le professeur Banyaku, politologue et ancien juge à la Cour constitutionnelle, estime que « c’est une mauvaise chose pour la gestion de la Res Publica, surtout quand on considère son passage au ministère du portefeuille, où elle avait opéré des réformes qui avaient transformé les entreprises publiques en sociétés commerciales, chose qui s’est soldé en un échec cuisant ».